Drapeau Equateur
UN CARNET DE VOYAGE 
GALAPAGOS - EQUATEUR 
MARS 1996 
Drapeau Equateur

Carte des galapagos

Ce voyage était organisé par Jean Christophe Blanc, stewart Air France . Nous avons rencontré Jean Christophe lors d'un séjour en juillet 1994 sur l'atoll de Rangiroa en Polynésie Française, alors que nous plongions au Club Paradive.

Il nous avait déjà sollicités en 1995. Pour diverses raisons, nous n'avions pas pu accepter son invitation. Néanmoins, sa deuxième proposition a été la bonne. Nous verrons que nous n'aurons pas à le regretter.

Nous partons donc tous les deux, Philippe et moi, pour une croisière plongée/visite de 10 jours sur l'archipel de Colon, plus connu comme étant les îles Galapagos, suivie de 5 jours en Equateur. Notre bateau, le Seaman, embarquant 16 plongeurs, l'équipage, un guide, Fernando Zambrano, et son assistante Christina partira de l’île de San Cristobal le lundi 18 mars.

Départ, le samedi 16 mars (Paris)

Après un changement de dernière minute imposé par la compagnie Avianca, nous décollons sur un vol KLM à 21h00 de Roissy. Direction Amsterdam. Changement d'avion, puis Curaçao dans les Antilles Néerlandaises, Guayaquil dans le sud de l'Equateur, par où nous repasserons demain et enfin Quito, capitale du pays, situé à 2.800 m d'altitude où nous atterrissons le dimanche 17 mars à 7h30 locale. Le vol est correct, nous dormons relativement bien. Philippe en occupant 2 sièges durant la 1ère partie du voyage, puis 4 entre Curaçao et Quito.


Dimanche 17 mars (Quito)

A l'arrivée à l'aéroport, nous sommes immédiatement mis dans le bain local par une âpre discussion concernant le prix du taxi pour rejoindre notre hôtel, le Chalet Suisse (ça ne s'invente pas). Une douche et un petit déjeuner revigorants nous font le plus grand bien. Puis, Jean Christophe nous ayant dit que Quito était une des plus belles capitales du continent sud américain, nous décidons d'aller vérifier la véracité de ses dires.

Nous marcherons ainsi dans la ville de 10h à 18h30, visitant rues, ruelles, places et églises. La ville est vide. Nous en comprenons la raison. Nous sommes dimanche. D'autre part nous nous apercevons que la vie commence à s'animer à partir de 16h00. De plus, on nous apprend que tout le centre est bloqué à cause d'une grève des chauffeurs de bus. La R.A.T.P. n'a pas le monopole du blocage des touristes.

Vers 16h30, nous sommes place du théâtre, nous nous posons à la terrasse d'un café. Cela mérite d'être cité. En effet, pour nous, européens qui sommes habitués à en trouver à chaque coin de rue, le dépaysement est quasi total, tant les petits zincs sont rares ici. Nous y rencontrons un couple de Suisses (décidément !) qui nous parle de l'Equateur et nous donnent quelques trucs et adresses. Ils sont très sympathiques.

Place de l'Indépendance, ou Plaza Grande, nous visitons la cathédrale et tombons sur une procession. On est en train de béatifier un religieux local. L'évêque et un cardinal sont présents et la messe est accompagnée par des chanteurs avec guitare.

Retour à l'hôtel. Problème de billets d'avion que Philippe est censé régler pour tout le groupe. Puis rencontre avec nos coreligionnaires :

Nous allons dîner à proximité de l'hôtel. La viande vient directement d'Argentine. Un régal. Il est 22h, nous nous couchons, éreintés de fatigue par ce voyage et cette visite. Il ne faut pas non plus oublier que nous sommes à 2.800 mètres d'altitude. La nuit est difficile et le décalage horaire plus fort que nous. Malgré notre état, nous sommes réveillés à 7h00, alors que nous avions mis le réveil à 8h00.

Lundi 18 mars (San Cristobal)

Petit déjeuner copieux. Puis départ pour l'aéroport de Quito. Nous décollons vers 10h30 pour l'île de San Cristobal. Nous y retrouvons notre hôte, Jean Christophe qui se sépare des membres de la croisière précédente. Ils ont tous l'air ravis et enchantés. Cela se présente du mieux possible.
 
 
 
 
Quelques courses (de l'eau, le bateau n'en emporte jamais assez, du chocolat, quelques bouteilles, de quoi grignoter…) avant de retourner au port. Les bateaux au mouillage sont fréquement pris d'assaut par des hôtes plutôt indésirables : les otaries, qui laissent des souvenirs "glissants" que les marins apprécient peu. 

Puis, nous embarquons. Tirage au sort des cabines. Nous héritons la 2, à l'avant, la moins bruyante. Il semble que la chance soit avec nous. Nous nous installons. Nous quittons notre jean et passons un short. En effet, nous sommes passés de la haute montagne à la mer, et la température de 15°/20° à près de 30°.

Désormais, ce sera notre tenue.

Le bateau est très beau, tout en bois. Nous déjeunons, du poisson bien sûr, puis partons pour une petite baie dans laquelle nous allons prendre notre 1er "bain pacifique". Nage parmi des dizaines d'otaries qui viennent nous frôler à quelques centimètres, un vrai ballet, c'est assez étonnant. Nous commençons à apprendre à nous méfier des mâles qui patrouillent le long de leur territoire en surveillant leur harem. Malheureusement, l'eau est plutôt fraîche. Il ne faut pas oublier que l'archipel est baigné par le courant de Humbolt. Froid comme chacun sait. Nous évoluons en P.M.T. (palmes masque tuba pour les néophytes) et Philippe a déjà passé sa souris. Le froid et la prudence le font d'ailleurs sortir de l'eau après 40 minutes.

Retour au port et navigation jusqu'à l'île de Santa Cruz. Dîner et dodo. Il est 20h30 !

Nous commençons à vivre au rythme du bateau. Un rythme assez effréné, il faut le dire. Lever vers 6h00,café, 1ère plongée vers 7h30, petit déjeuner, 2ème plongée vers 11h, déjeuner. Puis soit 3ème plongée vers 15h30, soit visite à terre.

Mardi 19 mars (Santa Cruz)

Nous arrivons à Santa Cruz après une navigation de nuit. Etant à l'avant du bateau, nous n'avons pas à subir les assauts sonores du moteur pendant notre sommeil. Nous passons chercher le matériel de plongée au club de Fernando Zambrano. Chacun prend ce dont il a besoin. Pour nous, une ceinture de plombs suffira, nous avons tout le reste. Nous nous baladons sur l'île quasiment inhabitée, peut être 1.000 à 1.500 autochtones.

Nous n'irons pas à Hispañola, l'introduction trop importante des chèvres sur l'île a conduit à une raréfaction de la nourriture de base des tortues (c'est un conflit écologique). On procède donc à l'éradication de ces pauvres bêtes à cornes. La technique est simple : hélicoptère et fusil à lunette. Pas de chance pour elles. On comprendra la décision du gouvernement équatorien d'interdire l'accès aux touristes.

Nous profitons donc de notre arrêt à terre pour visiter le Centre Darwin . Nous y découvrons les fameuses tortues des Galapagos ( Geochelone Elephantopus ). Impressionnantes. Certaines, lorsqu'elles se dressent sur leurs pattes avants nous arrivent presque au niveau des épaules. Elles méritent bien leur nom de tortues géantes. Nous sommes peinés à la vue d'un mâle reposant sous son toit en feuille. Georges est le dernier représentant de son espèce. Si on ne lui trouve pas de femelle, sa lignée s'éteindra avec lui. Ces îles sont véritablement un sanctuaire pour ces espèces menacées.

Nous revenons sur le bateau et y déjeunons.

Puis, c'est le moment de notre 1ère immersion aux Galapagos sur l'île de Plaza à Gordon's Rock : aux tortues terrestres succèdent les tortues marines. Elles sont nombreuses et l'une d'entre elle, peu farouche se laisse suffisament approcher pour que nous puissions la caresser. Contrairement à ce que nous appréhendions, l'eau n'est pas si froide. Dans une bonne visibilité, nous croisons des requins pointes blanches. Un peu plus tard, une otarie passera nous rendre visite. Belle entrée en matière !
 

Iguane marine 

Nous nous rendons à terre et y découvrons pour la première fois ceux qui seront nos hôtes venus du fond des âges, les iguanes. Marines ( Amblyrhynchus cristatus ) ou terrestres ( Iguana iguana ), ces animaux sont véritablement impressionnants. Pour prouver, si besoin est, la véracité de la théorie de Darwin, on pourra noter que les iguanes terrestres ne sont pésentes que sur 2 îles des Galapagos, Plazas et santa Fe. Elles sont totalement absenstes des autres îles contrairement aux iguanes marines qui, elles, peuvent se déplacer. 

Ces animaux à sang froid et à l'allure préhistorique possèdent des poumons. Cela ne les empèche pas de descendre à des profondeurs très importantes pour se nourrir. Revenues à terre, elles éliminent l'excès de sel en le rejetant par leur narines. cela donne l'impression qu'elles crachent 

Nous sommes sur l'équateur, qui plus est à proximité de l'équinoxe de printemps. Le jour et la nuit sont d'égale longueur. 12 heures chacun. Le soleil apparaît à 7h pour se coucher à 19h. Pas d'aurore, pas de crépuscule, la nuit tombe, le jour se lève en 20 minutes, un vrai dépaysement. Philippe effectue d'ailleurs sa 1ère plongée de nuit. 50 minutes passées dans 12 mètres d'eau. Pour des raisons de sécurité, les plongées de nuit se font souvent dans des faibles profondeurs. Le spectacle est partout : Perroquets endormis, cigales de mer en goguette, balistes et raies pastenagues en balade et de très belles murènes à la mine toujours inquiétante. Laurent reste à bord du bateau, un petit coup de fatigue.

Mercredi 20 mars (Bartolomé) 

Nous sommes à Bartolomé. Peut être la plus belle de toutes les îles. Il faudrait faire un sondage. Mais il est vrai que ce site, intégralement noir de roches volcaniques est époustouflant. 

Bartolomé

Bartolomé 

Nous plongeons à Cousins Rock. De 0 à 25 mètres la visibilité n'excède pas 2 mètres. En deça, elle devient excellente. Mais nous avons franchi la thermocline et la température descend à 16°.
 
Puis, nous allons à terre afin de visiter cette île splendide. Volcanique bien entendu, comme toutes les Galapagos. Mais celle ci a vraiment quelque chose de plus. Nous commençons à gravir les pentes de lave escarpées. Des cheminements en bois nous permettent de nous déplacer sans trop de mal. La marche directe sur le sol serait probablement impossible. Nous voyons pour la première fois les fameux tunnels de lave. Ce sont des formations qui ressemblent à des boursouflures qui sortent de la terre. Il est aux environs de midi, sur l'équateur. La chaleur est étouffante, heureusement que nous avons de quoi nous couvrir la nuque. C'est obligatoire sous peine, au minimum de coups de soleil, au pire d'insolation. 

La Belle et la bête 

2ème plongée. Nous somme cette fois à Bartolomé. Le même phénomène de visibilité. 1 mètre de 0 à 20 mètres, puis tout s'éclaircit pour nous laisser voir une raie manta. La paysage sous-marin est ici très beau.

En rentrant, une petite fête est prévue à bord. Elle se soldera par quelques punchs. Nous sommes éreintés; mais heureux. Cette croisière est vraiment superbe. Le bateau part dès notre retour à bord. Direction L'île de Wolf.

Jeudi 21 mars (Wolf)

Nous avons navigué toute la nuit. C'est une chance que notre cabine soit située à l'avant, nous avons pu dormir. Nous plaignons ceux qui dorment à l'arrière. Ils vibrent encore des tressaillements du moteur.

Cette traversée de près de 15 heures de navigation n'était pas prévue au départ. C'est sur une proposition de l'équipe de Rangiroa que nous nous y rendons. Outre le fait que nous y serons réellement seuls (les îlots sont vraiment tout au nord de l'archipel), nous aurons peut-être la chance d'y apercevoir le plus grand de tous les poissons, le requin baleine. Bien entendu, nous devons acquitter une "taxe" supplémentaire d'environ 40$ par tête, soi disant pour payer l'essence. Il n'y a pas de petits profits.

Lever à 7h, 1ère plongée à 7h30. Nous sommes au royaume des requins marteaux.

Ces animaux, de la famille des Sphyrnidés hantent l'inconscient collectif de tous les plongeurs au même titre que le grand requin blanc. Nous en rencontrerons au cours de notre séjour à Wolf et à Darwin de 3 espèces différentes : Le grand requin marteau ( Sphyrna mokarran ), le requin marteau festonné ou halicorne ( S. lewini ) et le requin pelle ( S. tiburo ).

Cette première plongée nous les fait d'ailleurs découvrir. Nous sommes subjugués par la qualité et la quantité de la faune présente. Les requins ne sont pas et de loin seuls dans le coin. Nous sommes amenés à contempler une quantité d'autres animaux parmi lesquels les fameuses raies mantas ( mobula mobular ) qui sont, il faut le rappeler, de lointains cousins des requins.

Nous remontons à bord et prenons notre petit déjeuner. Omelette, jambon, melon, café, thé, pain, confiture de goyave et de mûres, jus de fruits locaux. Une chose est sûre, pour ce matin en tout cas, nous ne mourrons pas de faim.

A 11h30, 2 nde plongée. Revoir la description du dessus. Les instants que nous passerons à Wolf et à Darwin seront véritablement les plus beaux de toute notre croisière.
 
 

Nous remontons à bord et faisons une pause de 2 heures avant notre 3ème plongée. Au déjeuner, le thon pêché le matin même.

Durant ce temps, Philippe part avec les Tahitiens faire un peu de P.M.T. à distance du bateau. Les Polynésiens sont rapides à l'équipement. Philippe moins, en se pressant pour les rejoindre, il se tord le pied sur la plate-forme. Départ du zodiac. Lors de ce petit intermède en surface, Il voit encore quelques marteaux.

15h30 3ème et dernière plongée du jour. On se perd dans le bleu et on perd Jean Christophe. Retour à bord à 17h00. Philippe qui consomme un peu plus que les autres est comme toujours le 1er à remonter.

A peine à bord que retenti le cri qu'attendent tous les plongeurs. Dauphins ! Nous sommes tout juste déséquipés. Les premiers à l'eau sont Jean-Christophe et Christina. Le courant est fort à cet endroit, très rapidement ils sont tirés au loin du bateau. Tout à coup, nous les voyons gesticuler en tous sens. Nous pensons que les dauphins doivent être en grand nombre. Mais il ne nous faudra que quelques secondes pour nous apercevoir que ces gestes sont plus des gestes d'appel à l'aide que des gestes de joie.

Nous prenons donc immédiatement une panga et fonçons vers eux à grande vitesse. Bien nous en prend, le bruit du moteur est très efficace pour faire fuir toute sorte d'animaux sous-marins. Et ce ne sont pas des dauphins qui sont en train de tourner autour de nos 2 amis, mais bien 2 requins soyeux ( Carcharhinus falciformis ).

Christina et Jean-Christophe sont en surface, tout juste équipés d'un masque et de palmes, sans rien pour se protéger, en pleine eau. Et les requins sont en dessous, tournant en montant vers eux, prêts à l'attaque. Nous récupérerons les 2 protagonistes de cette histoire blêmes, livides et tremblants. Ils ont échappé, et nous par la même occasion, à un accident qui sans nul doute aurait été très grave.

Une douche minimale (un filet d'eau sort du robinet) et un apéro plus tard, nous sommes en train de regarder le film vidéo sous-marin qu'a fait Fernando. Lui-même est éberlué par ce que nous avons vu. Un véritable mur de marteaux. Environ 1 millier. Yves Lefèvre nous en donnera confirmation. Fernando, pourtant guide du parc depuis pas mal d'années n'en avait jamais vu autant. Nous avons une chance inouïe.

Il fait un temps splendide. La mer est d'huile, personne ne prend de médicament contre la nausée, le soleil est omniprésent et les nuages absents. Gare aux U.V. qui sont particulièrement agressifs sur l'équateur.

Nous vivons en maillot de bain en nous protégeant quand même du soleil. Que c'est agréable. La mer est à 22°/26° en surface, mais elle peut descendre jusqu'à 16° en dessous de la thermocline qui se situe vers 15 mètres. Philippe a une 5.5 mm Laurent une 6.5 mm. Cela est amplement suffisant.

La touche française et culinaire pour le dîner. Jean Claude, cuisinier de son état a apporté du vin blanc de sa région. Il est alsacien. Le mérou péché dans l'après-midi sera donc accommodé en papillote au vin blanc, un régal.

La nuit est tombée, nous sommes au mouillage le long de la falaise escarpée de Wolf qui tombe à pic dans l'océan pacifique. Si la mer est le royaume de poissons pélagiques, l'île en elle-même est hantée par une multitude d'oiseaux qui tournent sans cesse autour.

Nous sommes avec notre accompagnatrice de plongée, Christina, tous les trois, les derniers debout à bord. Appuyés sur le bastingage, nous contemplons les étoiles et la course de la comète Hyakutake qui passe par-là. Un présage quelconque ? Nous y sommes habitués avec les voyages de Jean Christophe. L'année suivante au Canada, nous pourrons admirer le passage de la comète Hale Bopp .

Il est 21h30, La lune éclaire à peine le ciel et nous voyons l'ombre de l'île qui se détache à peine. Paysage fantasmagorique. On pourrait presque avoir peur. Nous contemplons la mer noire par-dessus la rambarde. Soudain, nous voyons une forme mouvante qui passe et repasse sous le bateau. Cela ajoute encore à l'impression de mystère. Nous nous demandons ce qui peut bien ainsi se déplacer de façon si incohérente et si mouvante. Quel poisson peut bien avoir cette forme ? En fait, nous nous rendons compte que ce n'est qu'un banc de milliers de petits poissons qui bougent en tous sens et rendent fluorescent le plancton présent en quantité dans ses eaux si riches. Nous sommes rassurés.

L'instant est bien sûr aux commérages. Il s'avère que nous sommes tous les trois d'accord sur le jugement de chacun. N'en disons pas plus.

Vers 23h45 nous mettons fin aux palabres et allons nous coucher.
 
 
Vendredi 22 mars (Darwin) 

L'arche de Darwin 

Après une trop courte nuit de sommeil et 2 heures de navigation matinale, arrivée en vue de l'île de Darwin. Un petit café et, à 7h30, 1ère plongée. Très bonne visibilité. Encore des troupeaux de requins marteaux. La plongée s'effectue dans le courant. Nous sommes à proximité de l'arche au large de l'île proprement dite. C'est une plongée dangereuse. A cet endroit, des centaines de rochers affleurent à la surface et les courants sont très forts. Il faut faire très attention en sortant à ne pas se faire drosser sur l'un d'eux. Nous sommes d'ailleurs prévenus par Fernando. Sortir dans le courant pourrait s'avérer mortel. Néanmoins, la plongée est vraiment superbe.

Retour au bateau, de superbes crêpes épaisses et dégoulinantes de confitures nous attendent. Vers 10h30, seconde plongée. Même cause, même effet. Retour au bateau par les Pangas (l'annexe locale). Ce sont de longs troncs de bois creusés et équilibrés d'un seul côté par un bras qui repose sur l'eau. Un peu comme les embarcations polynésiennes. Nos premiers dauphins. Juste le temps de nous équiper P.M.T. en nous en apercevons quelques-uns uns sous l'eau. Ces mammifères, aussi proches de nous soient-ils, se méfient de toute intrusion humaine dans leur domaine et il est finalement assez rare de pouvoir les observer dans leur milieu naturel. Au déjeuner, poisson cru au citron vert. Le pied de Philippe va beaucoup mieux. C'est une chance de le voir récupérer aussi vite. Etant donné la balade prévue après la croisière dans la cordillère, cela vaut mieux.

L'après-midi est consacré au repos. Enfin. Une petite séance de bronzage sur le pont, le temps d'écrire ces quelques lignes. Cap sur l'île de Wolf. La mer est toujours aussi calme. Les fous à pattes bleues nous accompagnent. Le ciel se couvre petit à petit. Puis, la vigie postée à l'avant du bateau nous appelle de son cri strident : dauphinnnnnnn. Ils entourent le bateau, ils sont entre deux et cinq. Ils surgissent à l'étrave. Ils surfent véritablement. Pour eux nous devons nous traîner. C'est vraiment un amusement. L'un d'eux, après une accélération fulgurante saute à 2 ou 3 mètres au-dessus de la surface en nous arrosant copieusement.

Dîner et au lit. Demain, lever aux aurores.

Samedi 23 mars (Wolf)

Lever dès 6h00. 1ère plongée à 7h00. Pas des meilleures. Peu de visibilité. Petit déjeuner et 2 nde plongée à 10h30. Ce sera une de nos plus belles. Déjeuner à 12h45. De l'agneau cette fois. En plein pacifique, c'est anachronique. 3ème plongée. Elles se suivent et ne se ressemblent pas. Après celle de 10h30 qui sera l'un de nos plus beaux souvenirs, celle ci ne restera pas dans les anales. Peu de visibilité, mur sans fond. Seule une concentration stupéfiante de murènes la rappelle à notre mémoire. Elles sont jusqu'à 3 dans chaque trou.

Cette réflexion en amène une autre. Nous devenons intransigeants. Comparée à certaines plongées superbes effectuées même en mer rouge, cette dernière sera quand même plus intéressante. Mais il est vrai que nous sommes aux Galapagos et que la barre est placée très haut.

Vers 16h/17h, départ sud sud-est pour rejoindre le gros de l'archipel. Le bateau vogue à contre courant, les 15h00 de navigation de l'allée se transforme en 18h00. De plus, le temps vire au mauvais et la mer commence à remuer. Nous n'allons plus très bien. Les trousses de médicaments s'ouvrent et les comprimés de mercalme et autres anti-nauséeux font leur apparition.

Ce soir c'est vidéo à bord. Des films sous-marins et terrestres faits par des guides du parc nous font découvrir ce que nous n'avons pas vu des îles. Enfin, nous, c'est vite dit. 19h30, premier à se sentir mal, Laurent va se coucher. Philippe le suit à 20h00. Sommeil léger, en pointillé.

Dimanche 24 mars (Puerto Egas, Beagle rock, Rabida)

Lever à 5h30 pour le soleil. Nos coreligionnaires apparaissent à partir de 6h45. Petit déjeuner. A 7h00 la première plongée, très belle. Nous prenons les pangas pour nous rendre à terre. Visite de Puerto Egas. Nous y resterons un bon moment. L'équinoxe de printemps n'est qu'à 3 jours, il est presque midi et nous sommes à quelques kilomètres de l'équateur. Il fait chaud, nous cherchons de l'ombre, en vain. C'est extraordinaire, des arbustes de 1 à 2 mètres de haut projettent des ombres de 1 à 2 centimètres sur le sol. Impressionnant.

A 15h00, deuxième plongée, Beagle rock. Visibilité très moyenne qui rend la plongée décevante. Nous ne verrons qu'un requin falsiforme et quelques otaries joueuses.

18h00, nous sommes à Rabida. Impossible de mettre le pied à terre, le parc est fermé. En effet, les Galapagos sont avant tout un parc naturel classé au patrimoine mondial de l'humanité par l' UNESCO . Et comme tous les parcs, il y a des heures d'ouverture et de fermeture. De 18h00 à 6h00 il est fermé. Toutes les îles en font partie. S'y rendre à ces horaires est donc interdit. De plus, lors des heures d'ouverture, on ne peut s'y déplacer qu'accompagné d'un garde assermenté. Fernando l'est.
 
Les pangas nous traînent donc lentement le long de la plage de sable rouge. Le soleil est en train de se coucher la mer est irisée de reflets sanguins. Soudain, un pélican passe dans les rayons de l'astre couchant et se pose sur la mer d'huile. Encore un des grands moments de cette croisière. 

18h30 Plongée nocturne. Philippe en profite, mais Laurent n'y tient pas trop. Une certaine appréhension peut être. La plongée est très belle, mais froide. Des tortues endormies posées sur le fond. Quelques langoustes, des cigales de mer et des murènes variées que croisent de gros mérous.

Navigation de nuit

Lundi 25 mars (Seymour)

Nous arrivons à Seymour. 7h00 première plongée. Tout est réuni pour faire une profonde. Très belle visibilité, eau chaude, spectacle extraordinaire. Tout d'abord l'ineffable banc de requins marteaux qui défilent dans le bleu comme des fantômes. Ils sont 50 à 100. Ensuite, des raies aigles ( Myliobatis aquila ), isolées ou par groupe de 4 à 6 individus. Des raies léopards que nous approchons à moins d'1 mètre. Philippe se met à descendre. Le danger de ce genre de plongée où tout se passe bien. 40, 45, 48 mètres. Heureusement que Serge avec qui nous plongeons à suivi ce qui se passe. Il descend à toute vitesse pour le rattraper. Juste au-dessus des 50 mètres. Que se serait-il passé après, 60, 70 mètres ? Merci Serge.

Remontée à 40 mètres. Philippe purge sa stab. Il continue à remonter. Il purge plus. Et plus il purge, plus il remonte vite. Soudain, il comprend ce qui lui arrive. C'est le mauvais bouton qu'il presse. Au lieu de purger sa stab, il était en train de la remplir. Eh non, l'ivresse des profondeurs, ça n'arrive pas qu'aux autres. Et merci au binôme Laurent qui ne s'est aperçu de rien. Philippe est passé en quelques secondes de -40 à -20 mètres. Ce n'est plus qu'un mauvais souvenir.

Maintenant ce sont les requins pointes blanches qui se déplacent sur le sable. Ils sont des dizaines. Puis ils viennent nous entourer, ils sont à portée de main.

Nous faisons tous les deux les paliers, accrochés à des rochers avec une forte houle. Nous passons sans cesse de -3 à -6 mètres. Tout cela n'est pas très académique, mais le courant est très fort et manque de nous entraîner. Il nous arrachera presque nos détendeurs, nous nous déchirerons nos combinaisons sur les rochers. Nous sommes là, les yeux rivés sur nos manomètres. Pour la première fois l'ordinateur affichait des paliers (3 minutes à 6 mètres, Cela est dû à notre incartade à 40 mètres). Philippe termine les 4 dernières minutes en respirant de l'air quasiment virtuel.

Au total, une ivresse des profondeurs, une remontée panique, les combinaisons déchirées. Mais quelle plongée !
 
 
 

Fou à pattes bleues peu farouche en train de couver. 

10h00, visite de l'île de Seymour. Le sanctuaire des fous à pattes bleues et des frégates. 

Frégate mâle. 

14h00, 2 nde plongée à Seymour, et dernière de la croisière. Elle est semblable à celle du matin aux incidents près. Palier à 3 mètres. Laurent et Christina sont ensembles. C'est la dernière il faut en profiter à fond, alors on fait durer le plaisir. Tout à coup les yeux de Christina semblent sortir de leurs orbites. 1/2 tour de Laurent. Pour la fin, les Galápagos réservent une bonne surprise. Un superbe espadon voilier, entres deux eaux. Il est là, à 3 ou 4 mètres. Tentative de le suivre un peu. Il disparaît. Quelle vision quand même. Pour une dernière, c'est une dernière.

18h30, débarquement à Puerto Ayora on rend le matériel, on fait quelques courses, les souvenirs bien sûr. Puis, retour sur le bateau, une petite douche et on va prendre un verre à terre. Philippe est fatigué. Il reste à bord. L'équipe se retrouve dans un bar sur le port. Après avoir passé près de 10 jours sans voir âme qui vive cette foule devient presque suspecte. Mais on se réhabitue vite à la civilisation. Surtout à la vue des autochtones dont certaines sont fort agréables à l'œil

Mardi 26 mars (Santa Cruz)

Nous visitons l'île. C'est la dernière étape de notre voyage. Nous sommes à terre sur une plage prise d'assaut par les otaries. Nous devons quand même nous méfier, il se dit que 2 ou 3 ans auparavant, un touriste a été attaqué par un mâle. Depuis, les guides sont très soucieux de notre bien-être ! Nous partons tous nous balader sur l'île. Encore le royaume des iguanes. Yves en profitera pour faire des photos par dizaines avec l'aide de Sabrina. Nous nous permettrons même de sortir quelque peu des sentiers battus.

Retour sur le bateau, nuit à bord. Traversée vers San Cristobal

Mercredi 27 mars (Guayaquil)

Philippe se réveille à 6h00. Il pleut, cela dure 20 à 30 minutes. Les sacs de plongée sont sur le pont. Chance, l'intérieur est sec. Philippe descend tout cela à l'abri et se recouche.

Lever à 7h30, petit déjeuner. Il fait un temps superbe. Les sacs sèchent. A 10 heures, débarquement. Nous quittons définitivement notre bateau. Un petit verre à Puerto Baquerizo. Puis nous nous mettons en quête de monnaie locale. Une vraie galère. Visa : Non. Amex : Non. Seules les cartes Mastercard trouvent grâce à leurs yeux. La seule à en posséder une ? Sabrina qui nous servira un peu de tirelire. Nous la rembourserons à Paris. Mais nous avons besoin de cash, notre voyage ne s'arrête pas là. Antoine mettra aussi un peu la main au portefeuille. En tant que pilote, habitué à voyager très souvent il ne se départ jamais de quelques billets verts. Monnaie universellement reconnue.

Bus vers l'aéroport. Nous sommes sous l’auvent qui protège la "salle d'attente". Heureusement. La pluie recommence et semble vouloir ne pas nous donner de regrets de partir. C'est une chance que nous n'ayons pas eu cela sur le bateau.

L'avion décolle vers 13h30. 1 heure de vol et nous voilà à Guayaquil, capitale économique du pays. Nous quittons le groupe qui, lui, continue vers Quito puis Paris. Nous laissons à Jean-Christophe un gros sac plein d’affaires de plongée. Nous n’en aurons plus besoin dans la montagne. Nous le retrouverons lors de notre retour au chalet Suisse le 30. Change du cash à l'aéroport et direction l'hôtel Intercontinental en taxi. Enfin un peu de confort moderne. A 700 FF on a le droit d'être exigeant.

Nous nous baladons dans la ville, assez dépaysante. C'est une ville qui se veut moderne, un peu basée sur l'architecture à l'américaine. Mais on retrouve quand même l'ambiance de l'Amérique du sud. Décision est prise d'aller manger du crabe dans un restaurant indiqué par Jean Christophe : El Cangrejo Criollo, le crabe créole. C'est assez réussi.

Jeudi 28 mars, (Alausi, Riobamba)

Le train part à 6 heures, aussi nous nous levons à 5h00. Petit déjeuner rapide et taxi jusqu'à la gare ferroviaire de Duran. Jean Christophe nous a prévenus, nous mettrons de 6 à 18 heures… Cela varie en fonction de diverses causes totalement indépendantes de notre volonté. Elles sont d'ailleurs indépendantes de la volonté de qui que ce soit. Mais c'est plutôt drôle. Nous mettrons 8 heures.

Départ à 6h20. Nous passons du niveau de la mer à 2.000 mètres. La fin du parcours est impressionnante. Un site spécialement, la nariz del diablo (le nez du diable).

La pente est si abrupte que le train ne peut pas tourner. Pour monter, il s'engage sur une voie sans issue. S'arrête, l'aiguillage change, le train repart en arrière. Et on recommence 4 ou 5 fois. Les touristes sont assis sur le toit du train et peuvent assister à la manœuvre. Sujets au vertige s'abstenir. C'est très éprouvant.

Le train s'arrête sans cesse dans les petits villages traversés. C'est une véritable ligne de vie à travers le quotidien des équatoriens. Lors d'une des haltes, un peu plus longue que les autres, les wagons sont pris d'assaut par quantité de vendeurs. On peut acheter de tout, des bibelots, des ustensiles de cuisine, des produits pour la maison. Un vrai B.H.V. ambulant. Mais le plus incroyable c'est la nourriture. Des femmes passent avec des marmites et des assiettes. On achète ce dont on a envie, on paye, on mange et on rend son assiette.

Il y a 2 types de wagons. Dans les 1er, des bancs en bois qui se font face. C'est là que nous sommes installés. Nous avons payé notre place 3 ou 4 fois le prix des locaux. Comme dans beaucoup de pays, sac à dos = pigeon. Mais bon, le montant reste dérisoire. Si la S.N.C.F. appliquait ces prix, elle ne ferait pas long feu.
 
Les seconds sont nettement plus typiques.  Les bancs sont accolés à la paroi du train. Entre eux un espace qui sert à la fois de zone de passage et de zone de stockage pour ce que les indigènes transportent. 

Arrivée à Alausi vers 14 heures. Nous sommes censés y rester pour la nuit. Mais il n'y a rien, strictement rien à faire. Le train repart. Nous ne saurons jamais pour où ! Nous décidons donc de quitter Alausi immédiatement pour notre 1ère étape : Riobamba. Nous prenons un car vers 15h30 et arrivons à 17h45. Changement et bus pour Latacunga où nous resterons 4 jours en rayonnant tout autour.

Nous sommes les seuls étrangers à bord, le voyage est très sympa, sur la transaméricaine, mais long.

18h05, plaie des voyages équatoriens en transports en commun, la radio. Elle est allumée dès que le bus démarre et ne s'éteint que lorsqu'il s'arrête. Il est déconseillé d'être sous le haut-parleur. Tout à coup, l'ambiance change et le volume sonore s'amplifie. Des informations. Nous n'avons rien senti, mais nous sommes à quelques kilomètres de l'épicentre d'un séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter.

Il ne faut pas oublier que l'Equateur se situe dans la partie nord ouest de la cordillère des Andes. De Riobamba à Quito on laisse à sa droite le Chimborazo (6310 mètres) et le Cotopaxi (5897 mètres) 2 volcans de la cordillère occidentale. Les tremblements de terre sont des manifestations assez fréquentes. Il y a 2 ans, lors de sa précédente croisière aux Galapagos, Jean Christophe avait assisté à une éruption volcanique sous-marine.

Cette secousse fera quelques dizaines de victimes. Et, en effet, lorsque nous monterons à Zumbahua demain, nous remarquerons quelques maisons détruites.

Arrivée à 20 heures. Taxi, direction notre hôtel : La Cienega . Partis de Guayaquil à 6h00, nous arrivons à notre hôtel à 20h00. 14 heures de voyage. Nous sommes éreintés par le temps de voyage, le changement d'altitude (nous sommes à près de 2.500 mètres) et le changement de température. Il fait maintenant plus près de 15° que de 30°.

20h00. Le restaurant de l'hôtel est fermé. Nous n'avons pas grand chose dans le ventre depuis le matin. Nous aurions dû nous arrêter à Latacunga dans un petit restaurant local.

L'hôtel est absolument superbe, il a fait l'objet d'un article dans vogue U.S.A.. C'est une ancienne hacienda perdue au bout d'une allée d'eucalyptus. Au centre, un patio et sa fontaine, sur l'un des cotés, l'ancienne chapelle. On se croirait un peu dans un épisode de Zorro. Température glaciale dans la chambre : 16°. La nuit sera moyenne.

Vendredi 29 mars, (Latacunga, Zumbahua, lagune du Quilotoa)

Lever à 8h00, petit déjeuner "continental" (ah bon !). Nous partons pour Latacunga. Nous rejoignons la route à pied. 20 minutes de marche de l'hôtel. Un bus passe immédiatement. 15 minutes assez confortables jusqu'à la ville.

Nous nous y promenons à la recherche d'une banque pour changer nos Francs. C'est une monnaie à oublier dans ce pays. Même le dollar n'y est pas courant. Seule solution, la carte Visa qui fonctionne ici. Nous retirons des sucres. Cela nous prendra 1 heure. Opération cartes postales. Chacun de nous en envoie 10. Affranchissement 5 FF par carte. Merci pigeon.

Déjeuner sur le pouce et bus jusqu'à Zumbahua. 1h45 de "tapecul". Laurent fera le voyage sur le capot moteur. A l'arrivée, il est "al dente". Abandon du bus et changement pour un break local. Encore 35 minutes et nous arrivons.

A 3.700 mètres d'altitude, nous surplombons la lagune du Quilotoa . Un des spectacles les plus grandioses de l'Equateur (même après les Galapagos). C'est un ancien cratère volcanique qui doit faire 200 à 250 mètres de profondeur. Nous sommes sur un des bords. Le fond est rempli d'un lac verdâtre. C'est de toute beauté. Il fait froid, très froid pour nous. Pas de thermomètre mais la température ne doit pas dépasser 10° tout au plus. Nous avons du mal à marcher. A cette altitude, le manque d'oxygène se fait cruellement sentir.
Une mère indienne et ses 3 enfants sont assis en face de nous et contemplent le spectacle comme s’ils étaient des touristes. Surprenant pour ces autochtones certainement habitués à la beauté du paysage 

Le taxi qui nous a accompagnés commence à s'impatienter. Nous repartons. Le gamin qui nous conduit nous demande 30.000 sucres (environ 50 FF) pour nous redescendre. 10.000 auraient probablement suffit, mais nous sommes bien obligés d'accepter. Direction Zumbahua. Un bus arrive assez rapidement. A nouveau 1h30 dans des paysages grandioses. Nous reperdons près de 2.000 mètres. De vraies montagnes russes ce voyage.

18h00, Latacunga. Nous faisons le tour d'un marché très coloré. Le ciel est assez couvert et le coucher de soleil sera splendide. Retour à La Cienega en bus. Une douche, un dîner moyen et au lit. Il fera froid toute la nuit. T-shirt obligatoire.

Samedi 30 mars, (le marché de Zumbahua)

Réveillés vers 7h00, douche, petit déjeuner. Départ à pied pour la route sur laquelle nous attrapons un bus. Nous refaisons le même trajet que la veille. Le ciel se découvre franchement et vers 11h15, arrivée à Zumbahua à nouveau. Pourquoi refaire ce trajet ? En fait il y a 2 choses à voir dans le coin. Et les journées sont trop courtes pour les voir toutes les deux. La lagune, d'une part, que nous avons vue hier, et le samedi, le marché. C'est probablement un des plus beaux de l'Equateur.

Une petite place, une vieille église blanche et les étalages au centre. Il y a de tout. Nourriture, produits de 1 ère nécessité, habillement, restaurants ! Nous trouvons bien entendu sur les étals les fameux chapeaux que tous les locaux portent. Les couleurs sont merveilleuses. Des jaunes, des rouges, des verts qui scintillent. Dommage, le soleil joue à cache cache avec les nuages. Mais nous ne sommes pas mécontents d'être venus ici.

Il y a messe dans la petite église. Les autochtones entrent dans la bâtisse, et dès le début de l'office, les portes sont fermées à clés. On ne peut plus ni entrer ni sortir. Gare aux retardataires et aux absents.

Nous avons faim et au détour d'une allée, des beignets qui frient nous tendent les bras. Nous sommes en panne d'ercéfuril et d'immodium et nous n'oserons pas y toucher. La tourista guette et nous ne voulons pas prendre de risques.

Le retour sera épique. Nous désirons être sur de pouvoir rentrer à notre hôtel. Nous quittons ce marché vraiment exceptionnel aux alentours de 12h30. Nous attendrons un car improbable jusqu’à 13h30. 4 ème fois que nous faisons ce trajet.

Ce voyage sera impressionnant, d’un seul coup et sans aucun avertissement, il se met à pleuvoir des cordes. Puis des grelons gros comme des œufs. Le ciel est zébré d’éclairs. On aurait presque peur. Le sol est blanc. On croirait de la neige. Peut-être d’ailleurs en est-ce ? Nous ne saurons jamais.

Sur le chemin du retour nous sommes "remarqués" (dragués ?) par une petite gamine de 8 ou 10 ans, jolie comme un cœur. Elle nous a fait un grand sourire lorsque nous sommes montés dans le bus. Alors que nous étions en train de discuter au fond du bus, elle est venue s’asseoir à coté de nous et nous avons commencés à discuter. Pour elle, la France est un pays, très loin, de l’autre coté de la terre.

Nous arrivons à Latacunga et prenons le bus pour la Cienega. Bouclage des bagages, paiement de la note et départ en taxi (qui nous arnaquera d’ailleurs) pour Lasso, gare routière où nous trouverons un bus pour Quito. Continuation de la transaméricaine vers le nord, arrivée dans la capitale. Le chalet Suisse est complet ! Heureusement nous sommes quand même attendus et un taxi nous emmène dans un autre hôtel.

Nous y récupérons toutes nos affaires laissées sur place en arrivant (billets d’avions retour) et rapportées par Jean-Christophe (nos sacs de plongée). Nous retournons dîner dans le restaurant à proximité du chalet Suisse, le même qu’à l’aller. La boucle est bouclée et nous avons tous les deux un pincement au cœur !

Dimanche 31 mars
 
 
Réveil à 7h00, debout à 7h30, petit déjeuner et taxi pour l’aéroport. Nous y arrivons à 8h55. Si l’enregistrement des bagages se passe sans encombre, il n’en va pas de même pour les "taxes de sortie". On nous réclame 152.000 sucres (la contrepartie de 50$). Il nous en manque 4.000. Obligation de changer 50 FF, et donc de dépenser ce qui nous reste (23.000), le sucre n'étant pas une monnaie facilement négociable en Europe. 

 

Nous allons passer nos derniers moments sous le soleil de l'Equateur, sur la pelouse, en face de l'aérogare. Décollage à 11h00, 2h30 de vol, et nous voici à Curaçao. Nous avons droit à un brunch à bord. Après l'escale, nous repartons pour 9h00 de vol à bord de ce DC 11 de la KLM qui nous mènera à Amsterdam le 1 er avril au petit matin. Changement d'avion et Paris en fin de matinée.

Conclusion

Un rêve. Pour nous 2, ce voyage aura été une vraie merveille. Merveille de la découverte de la faune et de la flore, tant terrestre que marine, merveille de la découverte de ses îles vraiment enchanteresses, merveille de la découverte du pays et de ses habitants.

C'est une expédition somptueuse que nous avons effectuée et des moments uniques que nous avons vécus.

L'expérience de la vie en communauté sur un bateau pendant 10 jours, puis de la vie en autonomie à deux dans un pays pour le moins différent du nôtre aura formé notre caractère.

Nous espérons que ces quelques lignes vous auront fait rêver comme nous l'avons fait nous-mêmes et vous auront donner envie d'entreprendre un voyage comme celui là.
 

Jean Christophe, Laurent et Philippe 

Philippe Chauvin

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Paris, février 1999

crédit photos :

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